De Sancerre à Marlborough
06.03.2023

Installés à Chavignol depuis 1950, au cœur des meilleurs terroirs de Sancerre et de Pouilly-Fumé, la Famille Bourgeois élabore des vins de Sauvignon et de Pinot noir. Depuis 2000, sous l’impulsion des deux frères Jean-Marie et Rémi, les Bourgeois ont développé un vaste vignoble biologique à Marlborough en Nouvelle-Zélande. Le Comité Sauvignon du Concours mondial du Sauvignon vient de publier un article sur l’aventure passionnante du « Clos Henri ».
Comment le Sauvignon blanc a amené la famille Bourgeois à l’autre bout du monde
Sans doute, l’une des principales conditions requises pour cultiver la vigne et élaborer du vin, c’est d’être curieux. Mais tous les vignerons ne choisissent pas de mettre leur curiosité et leurs compétences à l’épreuve de l’autre côté du monde. Malgré une longue réputation viticole à Sancerre, la famille Bourgeois a choisi la Nouvelle-Zélande comme banc d’essai. Sharon Nagel a demandé à Arnaud Bourgeois d’expliquer pourquoi ils ont parcouru près de 20000 kilomètres pour planter du Sauvignon blanc.
Leur quête ne s’est pas faite en un jour. Bien au contraire, il aura fallu douze ans de périples aux quatre coins du globe pour enfin trouver le lieu qu’ils considéraient comme étant le plus propice à la culture de leur cépage phare, le Sauvignon blanc, accompagné du Pinot noir.
« En Nouvelle-Zélande, il y avait une sorte de pureté, un côté très sauvage qui nous a attirés très fortement, sans parler de l’aspect climatique », explique Arnaud Bourgeois. Certes, la viticulture nécessite un apprentissage sans cesse renouvelé, constamment soumis aux aléas climatiques, mais dix générations d’expérience à Sancerre ont poussé la famille à vouloir partir à la recherche de nouveaux horizons. Le choix de Marlborough s’est imposé en raison de son microclimat et de son terroir unique.
« L’endroit où nous nous sommes implantés est un croisement de plusieurs anciens glaciers qui créent une composition avec trois terroirs différents », précise Arnaud Bourgeois. En 2000, la famille a acheté une superficie totale de 98 hectares situés dans les contreforts sud de la vallée de Wairau, dont 45 hectares sont actuellement en production et une vingtaine d’autres devraient être plantés au cours des deux prochaines décennies. « Les vignes sont d’un seul tenant, mais sur plusieurs lieux et nous avons une faille séismique qui partage la propriété en deux avec des sols très différents ».
Adapter les techniques françaises
Pour une famille qui exploite plus de 100 parcelles disséminées sur l’ensemble du vignoble sancerrois, cette diversité de terroirs est un atout indéniable qui lui permet de reproduire son approche de vinification parcellaire. La famille a fragmenté les 45 hectares en une quinzaine de blocs, de la même manière qu’elle l’avait fait à Sancerre, mais au fil des ans, l’expérience sur le terrain l’a parfois amené à explorer des pistes différentes : « Il nous arrive de faire un assemblage lorsqu’on y trouve un intérêt, notamment lorsqu’il s’agit des argiles – Broadbridge et Wither – qui ont une complémentarité intéressante. Il y a un terroir de galets roulés qu’on appelle le Greywacke – c’est l’ancien lit de la rivière – et là, on ne fait pas de croisements, car il s’agit d’un terroir tout à fait différent ».
Inévitablement, les techniques employées à Sancerre et les connaissances glanées au fil des siècles ont dicté leur approche les premières années. « Une connaissance du Sauvignon blanc et du Pinot noir avec leurs caprices respectifs, la recherche d’une dimension supplémentaire du cépage – c’est-à-dire pas uniquement l’aspect fruité, des arômes primaires, mais bien des arômes plus complexes – et les équilibres, ce sont autant d’expériences qui nous ont permis de faire évoluer l’exploitation en Nouvelle-Zélande. Il y a bien des aspects qu’il faut avoir expérimentés pour éviter de faire des erreurs ».
Il en est ainsi pour la taille : « À Sancerre, nous avons été sensibilisés assez tôt aux maladies du bois et donc en Nouvelle-Zélande, nous avons fait attention aux plaies de taille, aux flux de sève ». Clos Henri Vineyard travaille avec deux baguettes alors que l’ensemble du vignoble à Marlborough est plutôt sur quatre baguettes, et le domaine pratique aussi l’ébourgeonnage : « Nous sommes sur un ébourgeonnage systématique, de la recherche d’un rendement inférieur », affirme-t-il.
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