Retour sur Wine Paris 2025 – Entretien avec Sylvain Faureau, directeur marketing et communication de Vinexposium
24.02.2025

Wine Paris 2025 a une fois de plus rassemblé les professionnels de l’industrie mondiale du vin et des spiritueux. L’édition de cette année s’est distinguée par une forte croissance internationale, une augmentation du nombre de visiteurs et un accent particulier sur le segment en pleine expansion du « No-Low ». Dans une interview exclusive avec Sylvain Faureau, directeur marketing et communication de Vinexposium, nous revenons sur les principaux temps forts, les tendances et les perspectives d’avenir du secteur.
Quels ont été les moments forts de cette édition ?
Nous avons accueilli plusieurs nouveaux pavillons, notamment ceux de l’Australie, de l’Argentine et du Chili. Nous constatons également une belle croissance internationale, mais étant basés en France, il est important de souligner que 100 % des régions françaises étaient présentes dans un nouveau hall de trois étages, où toutes les régions se sont réunies avec une forte dynamique. C’est un premier point.
En regardant les chiffres, nous observons une évolution significative, notamment par rapport aux deux dernières éditions, avec une croissance d’environ 20 % du nombre de visiteurs. Malgré un contexte économique très difficile, nous constatons un réel besoin de rencontrer de nouveaux clients et de vendre la récolte.
Nous devenons LA plateforme – disons, le rendez-vous d’affaires incontournable du marché. C’est vraiment un point essentiel.
Enfin, les deux derniers points marquants concernent l’évolution du segment des spiritueux dans tous les aspects du secteur, ainsi que – et nous y reviendrons plus tard – la tendance du « No » et du « Low » alcool, qui se développe fortement. C’est un phénomène qui s’est renforcé ces deux dernières années. Cette année, nous avons accueilli plus de 300 exposants dans un hall spécial dédié, avec en complément un hall international.
Vous avez beaucoup communiqué sur le No-Low pour cette édition. Comment voyez-vous évoluer ce segment ?
La nouvelle génération a de nouveaux besoins que nous devons adresser, et le « No-Low » en fait partie. C’est pourquoi nous avons voulu mettre en avant cette thématique. Il y a d’ailleurs des chiffres clés à partager, qui ne sont pas toujours sous les projecteurs, car nous communiquons sur de nombreux sujets. Mais cette année, nous avons trouvé intéressant d’organiser des dégustations libres, avec un espace dédié au « No-Low ».
Nous avons également eu la chance cette année d’avoir un partenaire offrant un espace entièrement consacré au « No-Low ». Rien que lors des dégustations libres, nous proposions deux options « No-Low », alors que l’année dernière, nous n’en avions pas. Cela montre que la tendance de fond commence réellement à prendre forme.
Par ailleurs, de nombreuses conférences étaient liées à cette tendance, afin de mieux comprendre ses enjeux. Ce n’est pas seulement une question nationale ou européenne, mais un défi mondial. C’est pourquoi des conférences et des sessions sont nécessaires pour analyser ces tendances et rencontrer de nouveaux partenaires, car cela change beaucoup de choses.
Il y a aussi un aspect technologique derrière cela : le processus de désalcoolisation n’est pas encore totalement maîtrisé, comme il l’est pour la bière. Pour le vin rouge, ce n’est pas si simple… Nous voyons que c’est plus facile pour d’autres segments, comme les vins blancs, le champagne et le prosecco, et que cela devient une vraie tendance.
De plus, le lounge proposait cette année une carte incluant des options « No-Low ». C’était une nouveauté, spécialement conçue pour les acheteurs. Ce n’est plus une niche pour nous, mais cela désormais partie intégrante de l’écosystème.
Quelles tendances spécifiques ont émergé dans ce segment pendant Wine Paris 2025 ?
En termes de communication marketing, ces acteurs sont très innovants. Ils osent des choses que d’autres n’envisageraient peut-être pas. C’est un secteur encore nouveau, mais qui constitue une véritable force motrice.
Aujourd’hui, nous avons aussi besoin de communiquer sur la qualité et le goût. Au début, la jeune génération avait une perception particulière de la dégustation des vins et spiritueux. Pour cette génération émergente, ces produits sont beaucoup plus accessibles. Cela permet également à certaines catégories de population, qui n’avaient pas forcément cette opportunité auparavant, de célébrer des moments en famille. Nous voyons que c’est un marché en plein essor.
Comment voyez-vous l’évolution du secteur dans les 5 à 10 prochaines années ?
Je pense qu’il y aura des améliorations en matière de packaging. La durabilité prend de plus en plus d’importance. Il est également essentiel de bien comprendre la nouvelle génération et, si nécessaire, de briser certains codes traditionnels. Aujourd’hui, il est difficile de dire : « Cela fonctionnait il y a dix ans, continuons simplement de la même manière. » Cela ne fonctionne plus.
Je pense aussi que Paris deviendra dans cinq à dix ans un centre majeur pour l’industrie des spiritueux. Nous constatons déjà une forte évolution aujourd’hui, et la part des spiritueux prendra une place de plus en plus importante.