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Vague d'innovation dans le Rhône

Par Dirk Rodriguez 

12.04.2023

Pas de cri d'alarme dans le Rhône, mais des tendances claires : plus de premium, moins de rouge, plus de bio et des techniques de vinification qui renvoient au passé.

La première semaine de quatre jours dans le Rhône (lundi Ampuis, mardi Tain-l'Hermitage et Mauves, mercredi et jeudi Avignon) a commencé, ce qui n'est pas un hasard, par une conférence de presse sur l'économie à Ampuis le lundi, animée par le président d'Inter-Rhône, Philippe Pellaton. Les tendances sont claires : on boit moins de rouge et les viticulteurs en sont bien conscients. Cela se traduit par une augmentation de la production de rosé et de blanc dans la région.

(Lire la suite sous la photo, de gauche à droite Denis Guthmuller, Philippe Pellaton et Samuel Montgermont)

En pré-covid (chiffres 2018), on produisait 6% de blanc, 10% de rosé et 84% de rouge. En 2022, c'est 11% de blanc, 14% de rosé et 75% de rouge. Aujourd'hui, ce sont surtout les appellations de base Côtes du Rhône et Côtes du Rhône Villages (sans nom de commune) qui souffrent de la baisse de la demande en rouge. Parmi les crus, on observe tout de même une légère augmentation du volume de l'ordre de 1%.

Traditionnellement, le Rhône est une région avec une bonne part de bioculture, ne serait-ce qu'en raison de son climat favorable. Mais on constate que cette part varie fortement selon le type de vin, premium ou non.

Le Château Grillet, monopole avec sa propre appellation, est 100% bio. L'appellation Hermitage, dominée par M. Chapoutier qui travaille en biodynamie, est à 66% bio. Vinsobres 43%, Duché d'Uzès 39%, Cornas 35%, Crozes-Hermitage 35%, Vacqueyras 30%, Lirac 29%…

Changement de style

Un journaliste français a osé suggérer, lors de la conférence de presse, que la jeune génération pourrait rechercher des vins plus doux, plus fruités et moins concentrés, et que la baisse de la demande de vins rouges y serait pour quelque chose. Cette question a été balayée par le président, qui a fait valoir que l'on ne peut guère attendre des appellations de cru qu'elles produisent des vins plus légers… d'autant plus que la conjoncture y est toujours favorable.

Les vins concentrés et à forte teneur en alcool, surtout s'ils sont de qualité, ont encore leur place sur le marché, mais elle est de plus en plus réduite. Lors des dégustations, on constate qu'une grande partie des producteurs de qualité s'orientent vers des vins plus légers et, pour ce faire, ils utilisent un certain nombre de techniques naturelles qui demandent plus d'efforts et de travail manuel et plantent des cépages à cycle végétatif plus long, ce qui distingue le Rhône d'autres régions où l'on n'hésite pas à utiliser des outils mécaniques.

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