Jeno Del Turco, le tout nouveau Meilleur Sommelier de Belgique : "Maintenant, nous allons faire de la gueuze !"
16.11.2023
Il y a cinq ans, Jeno Del Turco, chef-sommelier du restaurant Le Châlet de la Forêt**, n'aurait pas mis un euro sur le fait qu'il deviendrait un jour le Meilleur Sommelier de Belgique. Pourquoi ? Parce qu'à l'époque, il ne pensait même pas à devenir sommelier.
Jeno del Turco : "En effet, j'ai étudié l'économie et les langues modernes, et par la suite, en tant qu'étudiant, j'ai suivi des cours de marketing d'entreprise à la Haute École Odisee. Non, je n'ai donc pas suivi de formation hôtelière et mes parents n'avaient pas non plus de restaurant. J'ai commencé comme jobiste à la plonge, mais j'ai progressivement pris en charge le bar et la salle. Je suis né et j'ai grandi à Lennik, mais je n'ai jamais travaillé chez Ferment ou Sir Kwinten. J'ai travaillé chez Klavervier."
"Mes parents n'avaient pas de restaurant, bien que mon père soit d'origine frioulane, plus précisément de Sequals, une petite ville du nord de l'Italie près de la frontière slovène. La famille y possède un petit vignoble, et lorsque nous partions en vacances l'été, nous ne buvions pas de grenadine, mais du vin nature de la famille dilué avec de l'eau sucrée (rires)."
"Avec mon expérience chez Klavervier, j'ai ensuite travaillé dans le restaurant de mes beaux-parents à Kooigem, La Différence, un établissement classique réputé pour le homard et le bœuf. Bordeaux et Bourgogne dominent la carte des vins. C'est là que j'ai vraiment commencé à déguster et à découvrir. Entre-temps, par passion, j'avais également commencé à brasser de la bière."
"Je suis quelqu'un de très avide d'apprendre, donc dès que j'ai été en contact professionnel avec le vin, j'ai voulu en savoir le plus possible. J'ai obtenu un certificat WSET et suivi une formation de Court of Masters Sommelier. On y côtoie un public international. Mais je voulais aussi rencontrer plus de gens de Belgique, c'est pourquoi je me suis inscrit l'année dernière au concours du Meilleur Sommelier de Belgique. Déjà à ce moment-là, j'étais surpris d'avoir atteint la finale. Enfin, j'ai même fini deuxième. J'en suis resté bouche bée."
Cueillir le jardin
"Je n'ai pas encore eu le temps de célébrer. Compétition le dimanche, prêt pour le premier service le lundi. Le temps de célébrer viendra plus tard. Ce à quoi je me réjouis maintenant, c'est du projet que nous avons lancé avec Le Châlet de la Forêt : fabriquer notre propre gueuze aux herbes ! Déjà, nous surprenons les gens avec un verre de lambic ou de gueuze pendant le repas, en guise de cadeau gratuit. Nous sommes ici à la lisière de la Forêt de Soignes et à la limite du Pajottenland. La gueuze a sa place ici."
"Ce ne sera pas une gueuze classique, nous allons enrichir le lambic avec les herbes du jardin du restaurant. Nous collaborons à cet effet avec la Lambiekfabriek de Sint-Pieters-Leeuw. Le chef Pascal De Valkeneer est très attaché à ce que rien ne soit gaspillé. Et donc, nous cueillons tout le jardin avant l'hiver. Ces herbes seront utilisées en infusion pour notre gueuze. Bientôt, nous présenterons nos deux premières cuvées. Soyez prêts !"
(photo ci-dessus article © Le Châlet de la Forêt - photo ci-dessus : les trois finalistes de cette année : Charlotte Crul (à gauche), Jeno del Turco et Margaux Balemans)