Le salon Millésime BIO se réinvente sans cesse

Par Partenaire 

08.01.2024

A la fin de ce mois, la saison des grands salons internationaux du vin reprend avec Millésime BIO. Vino.be a eu l'occasion de s'entretenir avec Jeanne Fabre, présidente de Millésime BIO.

Vino.be : Deux ans après la fin du covid, vous continuez à organiser des sessions en ligne. Pourquoi ?

Jeanne Fabre: "Il ne faut jamais oublier que MB est un salon organisé pour et par les vignerons. Nous avons constaté que certains des outils mis au point étaient très utiles. Par exemple, les outils de prospection qui ont servi à préparer des contacts et prendre des rendez-vous, à discuter des offres de vin, ou même de réserver des volumes de vins. Cela a marché aussi bien pour les grandes maisons que pour les petits vignerons et cavistes. C’est un atout, surtout pour les importateurs, asiatiques, canadiens et autres, qui ne peuvent pas faire le déplacement. Pour le digital les inscriptions sont gratuites, ce qui est logique puisque le salon est gratuit pour tous les visiteurs professionnels."

Vino.be: 100 ans de biodynamie ! Comment cet anniversaire sera-t-il mis en valeur pendant Millésime BIO ?

JF: "Les vins Demeter et Biodyvin seront signalés par l’affichage de leur label au-dessus de leurs stands. Dans l’œnothèque, ils seront regroupés sur un espace aménagé : les visiteurs pourront ainsi déguster librement avant d’aller directement rencontrer les producteurs sur leurs stands. Grâce à l’application Millésime BIO, il sera possible de consulter la liste. Ce sera une belle mise en avant pour la biodynamie, sans pour autant changer la philosophie du salon Millésime BIO qui mêle tous les types de vins dans les halls d’exposition ! En effet, le salon a une physionomie particulière : les exposants ne sont pas classés par pays, région, couleur ou label."

(lire la suite sous la photo)

Vino.be: "Le Prix de la Biodiversité : belle initiative ! Quels seront les critères de désignation des gagnants ?

JF: "C’est une première au salon ! On veut mettre le focus sur le fait que le viticulteur biologique passe trois fois plus de temps dans le vignoble et y prête beaucoup plus d’attention. Le prix est organisé en collaboration avec le magazine Vitis BIO. Les viticulteurs qui s’inscrivent doivent remplir une liste à choix multiples en 4 parties.
1) Comment ont été favorisés les espaces enherbés, les haies et comment l’entretien a été effectué ?
2) Comment ont été favorisée les zones arborées ?
3) Comment les autres habitats ont-ils été favorisés (par exemple grenouilles, petits animaux qui viennent boires…) ?
4) Diversification de la production : animaux d’élevage, autres infusions à base de plantes, production de cidre, établissement d’un verger.

Dans le jury seront représentés : la Chambre d’Agriculture de l’Hérault, la Fédération des Cavistes indépendants, la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO, importante en France), et la Rédaction de Vitis BIO."

Vino.be: Le vin naturel fait l’objet de nombreux débats parmi les professionnels, notamment en ce qui concerne l’absence de règlementation. Quel est votre point de vue à ce sujet ?

JF: "Pour commencer : les vins naturels sont les bienvenus au salon, parce que tous les vins, qu’ils soient BIO, biodynamiques ou autres, doivent avoir obtenu au moins le label BIO. Même les vins en conversion ne peuvent pas entrer. Nous disposons de contrôles Ecocert pour garantir que cette promesse soit tenue. À propos des vins naturels, je pense qu’il est nécessaire d’avoir un label solide qui soit reconnu par tout le monde. Jusqu’à présent ce label, c’est le BIO, c’est aussi le mieux connu (96 % des consommateurs français reconnaissent un label bio*).

Il faut continuer à expliquer aux gens ce que c’est. Ensuite, je n’ai rien contre la multiplication des mentions, mais cela veut dire quoi : un vin avec un minimum d’intrants et un minimum d’intervention œnologique ? Vous allez toujours intervenir pour faire le vin que vous aimez. Le vin est une création de l’homme qui a appris qu’il faut protéger le vin contre l’oxygène. Mais je trouve l’idée stimulante : un terroir s’exprime mieux si on n’intervient pas trop. "
(*Source : Etude Millésime BIO – CSA 2023 sur le rapport des consommateurs aux labels durables)

Vino.be : Même les salons internationaux non spécialisés mettent l’accent sur les vins écologiques en leur réservant des espaces séparés. Comment vous positionner pour rester attractif auprès de vos exposants ?

JF: "On le sent, mais je trouve que c’est bien que le bio soit mis en valeur partout. Plus on sera nombreux, mieux cela est. Mais la différence c’est que chez nous c’est historique, Millésime BIO est devenu LA place de marché du vin Bio dans le monde. Il y a 15 pays producteurs qui attirent énormément de monde intéressé par le BIO. On a la taille de pionnier historique. Et nous ne sommes pas les leaders au niveau mondial par hasard. On a la rentabilité la plus élevée au niveau du prix par stand.

Pourquoi ? Parce que les visiteurs sont à 100 % professionnels et que ces professionnels entrent gratuitement. Par ailleurs, tout est prévu pour les exposants : tarifs préférentiels pour le déplacement et l’hôtel, wifi, parking, verres propres, glaçons… La force de Millésime BIO c’est de se réinventer sans cesse ! Cette année on mettra par exemple en valeur le vrac, notamment dans l’œnothèque où il y aura des échantillons de vrac et ceci pour la première fois. C’est chouette de pouvoir participer au dynamisme du marché !"

Pour plus d'informations sur Millésime BIO et les inscriptions professionnelles, cliquez ici.

Photo en haut de l'article : Jeanne Fabre, présidente de Millésime BIO

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