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Millésime BIO : L’essor des vins bio en Belgique

Par Baudouin Havaux 

16.01.2025

Du 27 au 29 janvier 2025, s’ouvrira à Montpellier le salon Millésime BIO, la plus grande place de marché consacrée aux vins et spiritueux bio. Dans un contexte difficile pour les vins et les produits alimentaires bio, les indicateurs de la filière des vins bio restent paradoxalement encourageants avec un chiffre d’affaires en progression.

Cette année 1.500 producteurs originaires de 16 pays, dont 17 % de primo-exposants présenteront plus de 10.000 références bio. Pour la première fois cette année, on note l’arrivée des No-Low et toujours les espaces Beer&Bio, Cider&Bio et Spirits&Bio, aussi qu’une nouvelle plateforme de prise de rendez-vous et une version optimisée de l’application mobile.  

Jeanne Fabre, Présidente du salon Millésime BIO répond à nos questions :  

1. Quel est l’évolution du nombre de visiteurs belges à Millésime BIO ? 
Le salon Millésime BIO continue d’enregistrer une forte affluence de visiteurs belges, illustrant leur intérêt croissant pour les vins bio. Chaque année, plusieurs centaines d’inscriptions sont recensées, et lors des éditions précédentes, plus de 1 500 contacts belges ont été enregistrés. Cette tendance est notable dans un pays où le vin bio n’est pas historiquement dominant, surtout comparé à des voisins comme l’Allemagne. Les cavistes et importateurs belges montrent un intérêt particulier pour cette catégorie, ce qui traduit une diversification et un dynamisme du marché en Belgique.

2. En Belgique, les circuits de distribution jouent un rôle clé dans l’évolution du marché des vins. La vente directe, incluant les achats au domaine, en ligne ou lors de salons, représente environ 30 % des ventes de vin bio. Les cavistes et le secteur de la restauration (CHR) connaissent également une progression notable, tandis que les ventes en grande distribution et dans les magasins spécialisés bio sont en recul. Observez-vous cette même tendance sur d’autres pays européens ? 
Oui, cette tendance se confirme dans d’autres pays européens. Les ventes de vins bio en grande distribution reculent dans plusieurs marchés, tandis que les circuits alternatifs, comme la vente directe (domaines, salons, en ligne) et les cavistes, se renforcent. Ce phénomène est spécifique aux vins bio, pour lesquels les consommateurs privilégient des canaux qui offrent plus de transparence, de conseil et de proximité. En France, par exemple, la grande distribution représente moins de 8 % des ventes de vins bio, laissant une place prépondérante aux cavistes, restaurants, et aux circuits courts. 

3. Comment expliquer cette évolution à deux vitesses ? 
Plusieurs facteurs expliquent ce phénomène. D’une part, la grande distribution n’a pas su se positionner durablement comme un acteur crédible pour les vins bio, souvent en raison d’un manque d’engagement et de clarté dans son offre. Cela a pu créer une déconnexion avec les attentes des consommateurs, qui recherchent des garanties spécifiques pour ces produits. D’autre part, les magasins spécialisés bio ont également vu leurs ventes baisser, en raison d’une orientation initiale sur les produits alimentaires, de la concurrence des cavistes, et des difficultés financières post-COVID. En revanche, les circuits spécialisés comme les cavistes et CHR (cafés, hôtels, restaurants) se sont mieux adaptés à ces attentes, offrant une expérience d’achat enrichie et un conseil de qualité. 

4. Sommes-nous confrontés à une banalisation du « concept » vin bio ou un manque de confiance dans la labélisation ? 
La perception du vin bio a évolué, mais il ne s’agit pas d’une banalisation. Au contraire, il y a un manque de compréhension de son impact réel. Le bio n’est pas une simple tendance : c’est une approche agricole qui vise à préserver la planète, la santé des producteurs et celle des consommateurs. Cependant, certains consommateurs expriment une méfiance envers les labels, souvent par méconnaissance des contrôles rigoureux effectués. Ces certifications ( signalées par le logo « eurofeuille »), garantissent pourtant un niveau élevé de transparence et de fiabilité. Le défi reste de mieux communiquer sur ces garanties et sur les bénéfices environnementaux et sociaux du bio. 

5. Comment et où positionnez-vous les vins natures dans l’offre des vins bio ? 
Les vins natures forment une catégorie particulière, avec une définition floue. Certains respectent les principes du bio, d’autres non, car il n’existe pas de charte universelle ou de contrôle unique pour ces vins. Cela rend leur positionnement complexe. Chez Millésime BIO, nous considérons que le label bio devrait être le socle commun minimal. Les démarches supplémentaires, comme les vins natures, la biodynamie ou les circuits courts, peuvent ensuite enrichir cette base. Il est essentiel d’offrir une transparence au consommateur, afin qu’il puisse distinguer les vins bio certifiés des autres catégories. Enfin, il est crucial d’encourager des contrôles indépendants pour garantir la crédibilité de ces démarches. 

6. Le mot de la fin :  
Le salon Millésime BIO, un rendez-vous incontournable pour les professionnels du vin bio, se tiendra cette année les 27, 28 et 29 janvier. Il s'agit du plus grand salon mondial dédié aux vins biologiques et d’un des rares événements de cette ampleur organisé directement par les producteurs. Cet aspect confère à Millésime BIO une authenticité unique et une pertinence au regard des réalités du marché. 

Un salon pensé par et pour les professionnels. 
Contrairement aux événements gérés par des professionnels de l'événementiel, Millésime BIO est porté par les vignerons eux-mêmes. Cette proximité garantit un échange direct et sincère sur les nouvelles pratiques, les défis liés au changement climatique ou encore les innovations dans les emballages éco-responsables. C’est un véritable vivier d’idées qui rassemble des acteurs du monde entier. 

En plus de la dégustation de vins bio venus des quatre coins du globe, le salon propose trois jours de conférences, masterclasses et ateliers. Ces activités visent à enrichir les connaissances des participants, bien au-delà des simples transactions commerciales, afin de capitaliser sur les enjeux et les opportunités de la viticulture biologique. 

Attention : c’est un salon exclusivement réservé aux professionnels. Cette restriction garantit aux exposants et visiteurs un cadre propice aux échanges professionnels de qualité. 

Pour les amateurs de vins bio, une autre opportunité s’offre à eux : La Fête du Vin Bio, qui se déroulera du 1er au 15 février à Montpellier. Organisé par l’association Sud Vins Bio, cet événement réunit une multitude de restaurants, bars à vin et cavistes de la ville. Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site dédié, www.levinbio.fr.  

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