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Le COOVI plante le plus grand vignoble urbain de Bruxelles

25.06.2024

En circulant sur le ring de Bruxelles à proximité de l'usine d'embouteillage de Coca-Cola à Anderlecht, on ne s'en doute pas, mais en bordure du ring, le plus grand vignoble bruxellois vient d'être planté.

Sur le site du Coovi-Anderlecht, l’école hotellière néerlandophone, située à côté du CERIA, l’équivalent francophone, un terrain formant une sorte de grande cour verte entre les pavillons de boulangerie, de cuisine, de brasserie et de viticulture s’est métamorphosé en vignoble.

Trois côtés du vignoble sont protégés par les bâtiments du centre de formation. Le quatrième côté exposé au sud, est également protégé par une élévation artificielle. En d'autres termes, il constitue un véritable « clos». On pourrait l'appeler « Clos Coovi ».

Naissance du vignoble

Ce n’est pas le premier vignoble bruxellois. Dans les années 1970, le vignoble expérimental du « Kauwberg » à Uccle, qui compte quelques 200 pieds de vigne a vu le jour. Puis, en 2022, le projet coopératif « Paola » a suivi le mouvement, toujours à Uccle, avec également 200 pieds de vigne. Riche de ses 400 pieds, le vignoble du Coovi, s’enorgueillit de posséder deux fois plus de plants de vigne. Soit une production annuelle espérée de quelques 800 bouteilles de vin.

On doit cette initiative à Mark Longin, professeur au Coovi, en charge du cours de « gestion des vignobles ». Quel meilleur exercice pratique que de participer à la naissance d’un vignoble.

Vino.be a posé quelques questions à l'initiateur : Quels sont les cépages plantés et pourquoi ? Quels sont les défis de ce vignoble ? Quelle mode cultural a été choisie : conventionnelle, biologique... ? Et enfin : qu’adviendra-t-il de la récolte ?

La permaculture

Mark Longin : « Nous avons choisi 4 variétés hybrides : Muscat bleu, Souvignier gris, Floréal et Voltis, des cépages hybrides également appelés résistants. Un choix dicté par le climat imprévisible de la Belgique, afin de limiter les traitements phytosanitaires. La résistance des cépages hybrides, c'est aussi l'avenir pour moi, et surtout pour la Belgique. Comme toutes les écoles, nous profitons de « vacances », et ne disposons pas de personnel pour pulvériser pendant l'été. Raison pour laquelle nous ne pouvons pas travailler avec du Vitis Vinifera. »

« Les défis sont nombreux en Belgique : trop de pluie, pas assez de soleil et, en plus, un manque d'expérience. Mais malgré tout, la viticulture y est tout à fait possible, même avec les conditions climatiques difficiles rencontrées en 2023 et aussi celles de cette année où 70 % des précipitations d'une année normale sont déjà tombées au cours des cinq premiers mois. »

« En ce qui concerne la culture, nous avons résolument opté pour la permaculture. En clair, cela signifie que nous laissons largement la nature suivre son cours et que nous veillons à ne pas perturber l'équilibre de la biodiversité. C'est aussi pour cette raison que nous planterons quelques arbres fruitiers à basse tige au cœur du vignoble. »

Vino.be : Une démarche qui va donc encore plus loin que la culture bio ou biodynamique ?

Mark Longin : « Pas vraiment, mais en tout cas, c'est un concept qui privilégie la biodiversité. Nous n'utiliserons certainement pas de cuivre pour protéger nos vignes, comme peuvent le faire les agriculteurs

biologiques, et nous ne pulvériserons pas de soufre. Nous travaillons vraiment de la manière la plus naturelle possible. »

Vino.be : Quand pourra-t-on assister à la première vendange?

Mark Longin: « Dans trois ans au plus tôt, car nous privilégions une croissance lente de la tige. En 2026 ou 2027, les étudiants du cours d'œnologie vinifieront ensuite les raisins. Reste à savoir ce que nous ferons du vin. Peut-être que toute la production sera réclamée par le réfectoire de l'école du Coovi... (rires) »

Photos ©Andriaan Huygens :

- L'équipe de plantation

- Mark Longin

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